Forme globuleuse
Couleur blanc à verdâtre, parfois rougeâtre
Piquants courts et épais
Pédicellaires blanc pur
Oursin variable, oursin vert caraïbe, oursin vert des Antilles, oursin panaché, oursin excavé
Green sea urchin, variable ou variegated sea urchin, short spined sea urchin (GB), Erizo verde (E), Vielarbseeigel (D), Bonte zee-egel (NL)
Echinus variegatus Lamarck, 1816
Psammechinus variegatus (Lamarck, 1816)
Psilechinus variegatus (Lamarck, 1816)
Schizechinus variegatus (Lamarck, 1816)
Toxopneustes variegatus (Lamarck, 1816)
Echinus excavatus Blainville, 1825
Lytechinus excavatus (Blainville, 1825)
Psammechinus excavatus (Blainville, 1825)
Schizechinus excavatus (Blainville, 1825)
Anapesus blainvillei (Des Moulins, 1837)
Echinus blainvillei Des Moulins, 1837
Toxopneustes atlanticus (A. Agassiz, 1863)
Lytechinus thieryi Koehler, 1927
Caraïbes, Guyane, océan Atlantique
Zones DORIS : ● Caraïbes, ○ [Guyane française]L’oursin multicolore se rencontre de la Caroline du Nord (Etats-Unis) au nord jusqu’à l’Etat de Santa Catarina au sud du Brésil. Il est également présent dans toutes les Caraïbes ainsi que dans l’archipel des Bermudes. La variété pallida a été recensée dans l’archipel du Cap Vert.
L’oursin vert caraïbe vit essentiellement dans les herbiers d’herbe à tortue (Thalassia testudinum) mais peut se rencontrer également sur des fonds sableux ou de graviers riches en phanérogames marines ainsi que parmi les mangroves ou les récifs. On peut l’observer depuis le médiolittoral jusqu’à 55 m de profondeur environ (sa présence aurait été remarquée jusqu’à 250 m de profondeur).
Cet oursin régulier, de forme globuleuse, dont le test* mesure entre 5 et 7,5 cm de diamètre et 3 à 3,5 cm de hauteur, est recouvert de nombreux piquants courts (1 cm de long) et épais. Ces derniers sont rangés selon des secteurs bien définis.
Sa couleur est généralement verdâtre mais des individus blancs, brun-rouge ou pourpre ne sont pas rares surtout au nord de sa zone de répartition. Les piquants blancs ou vert-clair ont parfois l’extrémité violacée. La couleur peut varier selon la localité.
Entre les piquants, fixés sur le test, de très nombreux petits appendices pédonculés en forme de pinces et terminés par trois mors, les pédicellaires*. Ceux de cet oursin sont globifères*, très serrés, d’un blanc pur et sont perpétuellement en mouvement.
Le test, divisé en plaques ambulacraires* et interambulacraires*, est recouvert de nombreux tubercules de taille variée (primaires et secondaires) arrondis et bien développés sur lesquels s’articulent piquants et pédicellaires.
L’espèce la plus proche est l’oursin de William (Lytechinus williamsi) qui est plus petit (5,5 cm maximum) et dont les piquants sont plus longs et plus fins.
L’oursin multicolore est un brouteur herbivore qui se nourrit principalement des feuilles de l’herbe à tortue (Thalassia testudinum). C’est également un nettoyeur des débris de ces feuilles, contribuant ainsi pour beaucoup au non-encrassement organique de ces herbiers.
Il peut également consommer des algues rouges, brunes ou vertes (telle Caulerpa verticillata).
La reproduction est sexuée. Mâles et femelles, sans dimorphisme* sexuel, rejettent leurs gamètes* en pleine eau, la fécondation se faisant au hasard dans l’eau de mer. La période de ponte semble plus courte au nord de la zone de répartition (Bermudes, Floride), allant de mars à octobre, qu’au sud où la reproduction se fait toute l’année. Les œufs sont petits, peu chargés en vitellus*. Le développement larvaire est typique des échinodermes et donne en premier lieu une larve* dite pluteus* qui se métamorphose* ensuite en oursin.
L’oursin multicolore est souvent infesté par un petit ver tubellarié (Syndisyrinx collongistyla) qui se loge dans les intestins. On note également la présence de protozoaires parasites. Le ver polychète Podarke obscura lui est occasionnellement associé.
L’oursin vert des Antilles est très souvent recouvert de petits débris (morceaux de coquillages, petits bouts de plantes marines).
Dans sa zone de répartition la plus au nord (Keys de Floride) on distingue deux sous-espèces : Lytechinus variegatus variegatus (Lamarck) aux test et piquants verdâtres et L. variegatus carolinus Agassiz dont test et piquants sont rougeâtres ou pourpres. Une 3e variété, Lytechinus variegatus var. pallida H.L. Clark, 1925 est endémique* de l’archipel du Cap Vert.
Cette espèce est intolérante aux particules en suspension et préfère quitter son habitat quand l’eau devient trop turbide.
L’oursin multicolore est une proie prisée par plusieurs espèces de poissons, d’oiseaux marins, de gastéropodes marins (Cypraecassis testiculus et Cassis tuberosa) et de serpents terrestres (Panama).
Dans certains endroits sa densité au m² peut être importante (entre 50 et 80 individus/m²).
Un petit pourcentage d’oursins multicolores au test déformé (entre 2 et 5% dans certains endroits) doit être mis en relation avec un fort taux de pollution.
Il est consommé par l’homme notamment au Venezuela. Il sert en particulier aux Antilles à confectionner le « blaff » d’oursins, ragout d’œufs d’oursins mariné dans du citron puis cuit au court-bouillon épicé et aromatisé.
Sa culture est pratiquée à partir d’œufs prélevés dans le milieu naturel.
Oursin multicolore : à cause des colorations différentes qu’il peut présenter.
Lytechinus : de la racine grecque [lyt] = délier, détacher, dissoudre et du grec [ekhinos] = oursin, hérisson, châtaigne. Alexandre Agassiz (1835-1910) en 1863 ne fait que citer le nouveau nom de genre sans aucun commentaire étymologique.
variegatus : du latin [variego] = être varié.
Numéro d'entrée WoRMS : 367850
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Echinozoa | Echinozoaires | Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer. |
Classe | Echinoidea | Echinides | Ce sont les oursins. Forme globuleuse ou hémisphérique, squelette qui porte des piquants mobiles, des pédicellaires et des pieds ambulacraires. Pouvoir de régénération limité. |
Sous-classe | Euechinoidea | Euéchinides | Oursins plus ou moins sphériques, dits "oursins réguliers". Plaques ambulacraires composées. Bouche ventrale et anus dorsal. |
Super ordre | Echinacea | Echinacés | 10 plaques péristomiales |
Ordre | Temnopleuroidea | Temnopleuroïdes | |
Famille | Toxopneustidae | Toxopneustidés | Test sans sculpture, piquants abondants. Certaines espèces sont vénimeuses voire mortelles. |
Genre | Lytechinus | ||
Espèce | variegatus |
Forme globuleuse
Cet oursin régulier est de forme globuleuse. Il mesure entre 5 et 7,5 cm de diamètre et 3 à 3,5 cm de hauteur.
Baie du Galion, Martinique, 1 m
30/12/2007
Coloration verte
Sa couleur est généralement verdâtre mais des individus blancs, brun-rouge ou pourpre ne sont pas rares surtout au nord de sa zone de répartition.
Plage de la Tortue, Punta Limon, République Dominicaine, médiolittoral inférieur
29/03/2006
A marée basse
Si l’oursin vert caraïbe vit essentiellement dans les herbiers d’herbe à tortue, on peut le rencontrer également sur les récifs à marée basse.
Plage de la Tortue, Punta Limon, République Dominicaine, médiolittoral inférieur.
29/03/2006
Piquants courts et épais
L’oursin multicolore possède un test recouvert de nombreux piquants courts (1 cm de long) et épais.
Baie du Galion, Martinique, Caraïbes, 1 m
01/06/2009
Zoom sur les pédicellaires
Entre les piquants, fixés sur le test, on observe de très nombreux petits appendices pédonculés en forme de pinces et terminés par trois mors, les pédicellaires. Ceux de l’oursin multicolore sont globifères, très serrés et d’un blanc pur.
Plage d'Antigues, Port-Louis, Guadeloupe, < 2m
22/01/2024
Piquants bien rangés
Les piquants sont rangés selon des secteurs bien définis.
Ile Fourche, Saint-Barthélémy, Antilles françaises, 8 m
03/03/1989
Presque entièrement recouvert
Cet oursin est souvent couvert de débris de coraux.
Baie du Galion, Martinique, 1,50 m
21/05/2006
Crainte de la lumière
Sensible à la lumière, cet oursin est très souvent recouvert de petits débris (morceaux de coquillages, débris de coraux) afin de s’en protéger.
Anse 3 R, côte ouest, Martinique, 2 m
28/07/2007
Recouvert de feuilles
En l'absence de débris de coraux cet oursin, sur ce fond vaseux, peut utiliser pour se couvrir des feuilles de palétuviers.
Baie du Galion, Martinique, Caraïbes, 1 m
01/06/2009
Dans son biotope
L’oursin multicolore vit essentiellement dans les herbiers d’herbe à tortue (Thalassia testudinum) accompagnée ici d’herbe à lamantin (Syringodium filiforme).
Le Robert, baie du Robert, Martinique, 1 m
31/10/2016
Dans un herbier sur fond sableux
A la surface de l’oursin, entre les secteurs occupés par les piquants, on aperçoit les ventouses blanches des pieds ambulacraires (podia). Il est en compagnie de 2 girelles communes (Halichoeres bivitattus).
Le Robert, baie du Robert, Martinique, 1 m
31/10/2016
Très jeune oursin variable
Ce juvénile est plus petit que la pulpe du doigt.
La Kaye, Bouillante, île de Basse-Terre, Guadeloupe, petit fond, de jour
30/04/2021
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Marc DAMERVAL
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Allain J.Y., 1978, Déformations du test chez l'oursin Lytechinus variegatus (Lamarck) (Echinoidea) de la baie de Carthagène, Caldasia, Instituto de Ciencias Naturales, Universidad Nacional de Colombia, 12, 58, 363-375.
Clark H.L., 1925, A catalogue of the recent Sea-Urchins (Echinoidea) in the collection of the British Museum (Natural History), Oxford University Press, London, 250 p.
Gondim A.I., de Moura R.B., Christoffersen M.L., Pereira-Dias T.L., 2018, Taxonomic guide and historical review of echinoids (Echinodermata: Echinoidea) from northeastern Brazil, Zootaxa, 4529, 1, 1, 1-72.
Quijano S.M., Gaspar A.G., 2005, Ciclo reproductivo de Lytechinus variegatus (Echinoidea: Toxopneustidae) en el sur de Isla Margarita, Venezuela, Revista de Biologia Tropical, Universidad de Costa Rica, 53, 3, 305-312.
Zigler K.S., Lessios H.A., 2004, Speciation on the coasts of the new world: phylogeography and the evolution of bindin in the sea urchin genus Lytechinus, The Society for the Study of Evolution, USA, 58, 6, 1225-1241.
La page de Lytechinus variegatus sur le site de référence de DORIS pour les échinodermes : WoRM
La page de Lytechinus variegatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN